J’aime les défis et les objectifs clairement définis lorsque quelqu’un me contacte pour prendre des cours de batterie. Et dans ce cas, j’ai particulièrement aimé l’attitude de Véronique, batteuse débutante qui m’a contacté en me disant ceci :
“J’aime les percussions africaines et j’aimerais m’initier à la batterie. Mon objectif est celui-ci : je VEUX pouvoir jouer “Green and Grey “ à la batterie du groupe ” New Model Army “ d’ici un an, et cela alors que je n’ai jamais touché une batterie de ma vie. Est-ce possible ?”
Ma réponse : “ Pourquoi pas ? Le morceau n’est pas facile mais accessible, et tu as la motivation.”
Résultat : cela fera bientôt un an et Véronique a appris toutes les parties du morceau. Il ne reste plus qu’à enchainer tout ça !
Green and Grey : un morceau parfait pour débuter
Il existe bien entendu de très nombreux morceaux adaptés aux batteurs débutants, et la majorité d’entre eux sont d’ailleurs plus faciles à appréhender que “green and grey”.
Cependant, je considère qu’en essayant de jouer de la musique trop facile, on n’apprend rien. Et il faut le dire : les bases de la batterie (le poum tchac) s’apprennent en 1 heure 
.
“Green and grey” reprend les bases de la batterie pour débutants tout en proposant de petites subtilités intéressantes :
- des rythmes répétitifs et simples à retenir
- des breaks simples et réguliers
- une structure logique
- un enchainement de séquences logiques
Débuter l’apprentissage de Green and Grey
Commençons d’abord par apprendre le rythme principal.
Celui-ci tourne sur une mesure de 4/4.
La main droite joue le pattern de base du rock en croches tout le long mais celui-ci est joué sur le gros tom à la place du charlet.
Très facile à apprendre donc car pour votre cerveau : vous jouez le même mouvement de poignet que sur le pattern rock, tout simplement avec une autre position de bras.
Les deux premiers temps sont composés des deux premiers temps du rythme rock basique :
Les deux temps suivants sont déjà plus compliqués car ils comportent un décalage de la main droite et de la main gauche.
La main gauche joue en décalé d’une double croche par rapport à la main droite et cela deux fois de suite.
Notez que le premier coup à gauche est joué sur la caisse claire et le deuxième sur le petit tom.
Nous avons donc un déplacement de la main gauche.
Voici la séquence complète :
Petite astuce pour ceux qui auraient des difficultés à la jouer :
Focalisez vous dans un premier temps uniquement sur vos mains et chantez-vous ceci :
D D D D D DGDGD D
P G P P
Notez l’enchainement des coups “droite et gauche” dans la deuxième partie du rythme. C’est cette partie qui vous causera le plus de difficultés donc : soyez patient et travaillez LENTEMENT.
Le premier break de “green and grey”
Toutes les quatre mesures, un break de deux temps est joué sur la caisse claire afin de signifier la fin de la séquence rythmique.
Ce break fait partie intégrante de l’orchestration du morceau et est bien mis en valeur de part l’absence du chant sur cette dernière mesure.
Le break commence sur la moitié du troisième temps. Il est précédé par un coup de grosse caisse et de charleston.
Voici le break dans la séquence complète de 4 mesures reprenant l’enchainement complet des différentes parties vues jusqu’ici.
Et la bonne nouvelle c’est que vous connaissez maintenant quasiment tout ce qu’il y a à savoir pour jouer ce morceau.
Apprendre la structure du morceau
Le reste du travail consiste à se focaliser sur la structure générale du morceau afin de coller au mieux avec la musique.
Les différents patterns enchainés sont tous assez simples. Seule leur orchestration varie, passant du tom à la cymbale ride pour jouer le rythme de base.
Rappelons-nous la structure de base de la majorité des chansons :
Couplet (correspondant ici au rythme vu plus haut).
Refrain (rythme du rock sur la cymbale ride).
Dans “Green and Grey”, le morceau comporte une partie supplémentaire appelée “Pré refrain” et qui est ici un mélange de la rythmique du refrain et du couplet.
Le refrain : un accent sur le deuxième temps
Le refrain de “green and grey” est assez intéressant.
Composé d’une rythmique rock très simple orchestrée sur la cymbale ride, sa caractéristique la plus marquante ést l’accent joué sur la crash sur le deuxième temps de chaque cycle de 4 mesures.
Cet accent correspond exactement à l’accord de guitare très aérien qui est lui aussi joué sur le deuxième temps.
Le batteur Robert « Robb » Heaton a l’intelligence d’utiliser sa cymbale crash pour souligner cet accent de guitare, la crash étant l’outil idéal pour illustrer la guitare de part sa sonorité aigue et très tranchante.
Le pont : simplicité et efficacité
Le pont du morceau est composé d’un accompagnement grosse caisse + charleston.
On peut jouer le charleston aux deux mains de façon à étoffer le pattern de base.
On peut de temps en temps jouer une séquence de quatre doubles croches sur le charleston comme le fait le batteur R. Heaton.
La fin du pont est composée d’un break des plus efficaces qui commence sur le troisième temps de la dernière mesure.
Celui-ci est constitué de 8 doubles croches (1 temps = 4 doubles croches) et est joué en intégralité sur la caisse claire.
La structure totale de Green and Grey
Nous connaissons maintenant toutes les parties et les variations du morceau.
Récapitulons ensemble la structure de la première partie :
Le morceau commence par une intro guitare chant
S’en suit
- 1 Couplet de 16 mesures
- 1 Pré refrain de 8 mesures
- 1 refrain de 8 mesures
- 1 arrêt de 2 mesures
Cette mini structure est répétée en intégralité 2 fois avant de passer au pont.
La deuxième partie est constituée du pont de 8 mesures suivi par le refrain répété 2 fois en tout pour finir le morceau.
Ce qu’il faut en retenir
Se fixer un but lors de l’apprentissage d’un instrument est extrêmement important, le plus facile étant de vouloir jouer un morceau ciblé et adapté à notre niveau.
De cette façon, on peut régulièrement faire le point sur son avancement et travailler d’autres aspects de la musique tels que :
- la compréhension des structures
- l’orchestration de son instrument
- la mémoire
- l’écoute
Le fait de décortiquer chaque partie d’un morceau nous permet de dépasser certaines limites techniques en se focalisant sur le/les parties problématiques du morceau.
bonsoir Xavier
intéressant ce morceau, agréable à l’écoute et original par le fait de jouer sur le tom basse à la place de la Charley. Cependant n’y a t-il pas moyen de représenter les coups sur le gros tom d’une autre façon que le symbole utilisé par la Charley?
J’apprécie bien te façon de disséquer le morceau avec les explications claires associées.Merci
Il me semble être à ma portée en parcourant la partoche mais j’ai hâte d’être à demain pour évaluer les quelques difficultés que tu énonces.
musicalement Chris
Salut Chris !
Il y a bien sur un moyen d’écrire cela en écrivant tout simplement la ligne de charleston entre la première et la deuxième ligne de la portée(le symbole habituel pour le gros tom ou la grosse caisse selon les compositeurs).
Cependant cela rend les choses bine moins lisibles et moins compréhensible du point de vue de la latéralité main gauche gauche main droite.
De plus c’est réellement plus simple pour nous d’associer ce rythme à une simple variation de sonorité:)
Bref : plus de facilité dans la pédagogie , et pour moi c’est très important !
Bonjour Xavier,
Morceau interressant. J’utilise aussi le rythme sur tom basse dans une des compos du groupe, je trouve que cela sonne super bien.
Merci.
Régis.
Avec plaisir Régis !
Merci Xavier d’avoir accepté de relever le défi et pour ta patience…Je n’avais en effet jamais mis les mains sur une batterie il a donc fallu tout m’apprendre. J’ai déjà beaucoup progressé puisque j’arrive à jouer et à enchaîner les différentes parties du morceau je dois maintenant corriger tous mes ‘petits’ défauts et m’entraîner encore et encore…