Dépasser ses limites à la batterie

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batteur

Le doute, la méfiance, le manque de confiance, l’incertitude sont des plaies pour chacun d’entre nous.

Ils nous empêchent d’avancer dans la vie, nous bloquent dans l’achèvement de nos objectifs. Cela est vrai pour tout, y compris quand on joue de la batterie (ou tout autre instrument d’ailleurs).

La seule limite à nos réalisations de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.

La solution : l’auto-évaluation constante

Il n’y a qu’en expérimentant l’échec qu’on peut parvenir à se rendre compte de ses limites.

Le problème avec cela est de rester bloqué par ses échecs.  La peur de se tromper lors d’une représentation publique est IMMENSE.

Cette peur peut nous empêcher de jouer correctement de notre instrument. Elle bloque notre créativité en nous fermant les frontières.

Il existe pourtant un moyen pour se débarrasser de cette peur.

Identifiez vos faiblesses

Le meilleur conseil que je puisse vous donner afin de dépasser la peur sera tout d’abord d’identifier vos lacunes.

Elles pourraient être de cet ordre  :

  • ne pas pouvoir garder un tempo
  • se perdre dans la mesure lors de l’exécution d’un break
  • une limite de vitesse pour jouer un doigté bien particulier (par exemple, impossible de jouer des doubles croches au-delà de 100 à la noire en coups doubles)
  • des douleurs dans votre jambe lorsque vous jouez de la grosse caisse
  • une peur des mesures autres que le 4/4
  • un manque de créativité derrière votre instrument
  • un son de batterie peu homogène, ou non contrôlé (par exemple : une caisse claire qui sonne trop fort, et donc dérange l’ensemble du jeu)
  • des douleurs dans vos bras
  • méconnaissance d’un style de musique (swing, rock, latin, funk, jeux aux balais, hard rock, etc…)
  • etc….

Pouvoir identifier vos lacunes est EXTRÊMEMENT important afin de progresser dans votre instrument.

Je me souviens d’un élève avec une  assez bonne technique et qui ne souhaitait jouer que du swing.  Il me disait adorer Elvin Jones.

SUPER ! Sauf que celui-ci imitait à la perfection le style de batterie d’ Elvin Jones à un détail prêt :  RIEN de ce qu’il jouait ne pouvait s’écrire ou s’inscrire dans une mesure.

Il était incapable de jouer avec un métronome , ou en rythme avec un autre musicien car il n’écoutait RIEN. Il jouait SEUL et était persuadé que ce qu’il jouait était génial !

CONCLUSION : impossible de progresser dans ces conditions, car il n’était pas conscient de ses lacunes et donc incapable de les corriger. Et c’est malheureux, car cette personne avait un potentiel qui a été gâché par son refus de voir la réalité en face.

Lorsque vous pratiquez, SOYEZ CRITIQUE ENVERS VOUS MEME !

Le meilleur moyen d’identifier vos faiblesses est de demander à un prof expérimenté de vous regarder jouer (et pas seulement entendre, vous voir jouer est primordial pour corriger un problème technique). Il pourra en quelques secondes vous recadrer dans votre apprentissage.

Identifiez la solution pour chaque faiblesse

solution

 

Une fois votre ou vos problèmes identifiés, il ne reste plus qu’à  travailler. Soyez méthodique dans votre approche.

Le tout étant de prendre plaisir à faire ce travail. Si le travail derrière votre instrument vous semble fastidieux, difficile, ennuyeux, redondant, etc…   C’est que ce n’est probablement pas la bonne méthode.

Faites des recherches ou demandez conseil auprès d’un spécialiste afin de vous proposer des solutions.

Il existe une solution pour chaque problème et cette solution ne sera peut-être pas la même pour vous  que pour un autre batteur. Chaque individu possède un schéma d’apprentissage différent.

 

Une seule consigne à respecter : ne passez pas trop vite les étapes !

Il vaut mieux  décortiquer un problème en profondeur  en travaillant les étapes intermédiaires nécessaires à sa résolution.

Pour résoudre un problème à 100%, il vous faudra peut-être travailler ou retravailler des choses qui peuvent vous sembler basiques, mais que vous ne maitrisez pas réellement .

Quelques exemples:

  • jouer un rythme en doubles croches dissociant les 2 mains alors que vous n’êtes pas capable de jouer  RELAX un rythme plus simple.
  • il est inutile de travailler un morceau à du 100 à la noire si vous ne parvenez pas à le jouer en étant TRES TRES à l’aise  à du  92 à la noire.

Visez les  100% de réussite avant de vouloir aller plus loin .

Cela veut dire : se sentir très à l’aise pour jouer l’exercice ou le rythme en question. Le mieux est de se sentir en pilote automatique…. à ce moment, il est temps de complexifier les choses.

S’il vous reste le moindre doute dans la réalisation d’une rythmique, d’un break ou autre, alors un petit problème dans un exercice simple se transformera irrémédiablement en ÉNORME problème par la suite.

Personnellement, j’ai toujours tendance à accélérer légèrement lorsque j’accompagne un soliste, je le sais et travaille donc cela afin de gommer ce petit défaut.

Identifiez vos forces

Une fois vos faiblesses identifiées, faites à l’inverse une liste des choses que vous faites PARTICULIEREMENT BIEN !

Vous ne vous en doutez probablement pas mais il y a sûrement une ou plusieurs choses que vous faites mieux que 99% des autres batteurs !

Chaque personne a une conception de son instrument qui lui est propre et qui lui apporte une grande valeur lorsqu’elle en prend conscience.

La confiance en soi est l’un des points les plus importants quand on joue de la musique.

Si vous avez peur de vous tromper, VOUS VOUS TROMPEREZ !

Attention : je ne dis pas qu’il faut être persuadé d’être le meilleur batteur du monde. Mettez en avant ce que vous faites le mieux !

 

En concert : une autre approche

batteur en concert

Je considère que la situation est différente en concert et lorsque vous pratiquez chez vous. En répétition, l’auto-évaluation est une bonne chose. En concert, cela peut être une catastrophe !

Une seule consigne lorsque vous jouez en concert : arrivera ce qui doit arriver !

Si vous faites un concert et que vous jouez comme un dieu ! super !

Si vous faites un concert et que vous faites faute sur fautes ! super !

Éliminer la peur de l’échec lors d’une situation  de concert vous apportera beaucoup plus que si vous vous demandez constamment :

  • Est-ce que je joue bien ?
  • Est-ce que le public apprécie ?
  • Me suis-je trompé lors du dernier passage ?
  • etc…

En concert, concentrez-vous sur la musique ! vivez-la de toute votre ÂME ! Écoutez vos collègues musiciens jouer et prenez plaisir à chaque instant !

Je me souviens d’une époque où je jouais déjà pas mal mais Le HIC est que j’analysais TOUT ce que je jouais, constamment, y compris lorsqu’il ne le fallait pas ! Cela tuait ma créativité et ma spontanéité! Jusqu’au jour où j’ai compris qu’en prenant des risques en concert, je pouvais aller plus loin dans la musique.

Sans audace, pas de gloire !

  Et vous ? Quelles sont vos faiblesses ? Quelles sont vos forces ? Répondez-moi dans les commentaires ci-dessous .

9 Comments

  1. Bonjour,

    Ca fait plaisir de lire des choses que l’on a aussi ressentit et que l’on peut encore ressentir.
    Très bons conseils sans langue de bois (si je peux dire) …

    Stéphane

  2. Xavier Rogé

    Hello Stéphane et bienvenu sur ce modeste blog !
    Et merci pour les comment positifs !
    N’hésites pas à me faire part de tes remarques à l’avenir vu que nous sommes dans le même domaine 🙂

  3. Je vais pas te faire de remarques car je ne suis pas prophète en la matière…
    Continues en tous cas, je reviendrai faire un tour sur ce blog c’est certains.
    A+

  4. ted Dahuri

    ” Et vous ? Quelles sont vos faiblesses ? Quelles sont vos forces ? ”
    ouf, ça ne se bouscule pas au portillon ^^
    Bon les faiblesses , je les ai toutes + 1 encore…
    Seul point fort, qui pourrait être une faiblesse, c’est que je continue malgré mes faiblesses…

    “Je me souviens d’un élève avec une assez bonne technique et qui ne souhaitait jouer que du swing. Il me disait adorer Elvin Jones.
    SUPER ! Sauf que celui-ci imitait à la perfection le style de batterie d’ Elvin Jones à un détail prêt : RIEN de ce qu’il jouait ne pouvait s’écrire ou s’inscrire dans une mesure.”

    il paraît que c’est ce que les gens disaient de Elvin Jones : un planteur de clous qui mangeait les temps …
    comme quoi il n’avait pas tout faux…
    ~°~

  5. Jordan

    Bonjour.

    Tout d’abord : bravo pour cet article ! Pour ma part, il explique clairement les difficultés que je rencontre souvent lorsque je joue et tes conseils (si je peux me permettre de tutoyer…) sont d’une efficacité incroyable car cela m’a amené à une GRANDE réflexion sur moi-même avec beaucoup de subtilités sur chaque paramètre (tempo, groove, nuances, technique… Etc).

    Personnellement, mon plus gros problème est le manque de confiance. Surtout lorsque je dois faire une représentation publique ! Je suis pourtant bien conscient de mon réel niveau lorsque je pratique/joue dans mon garage. Mais le doute est (encore) plus fort que moi. En fait, je complique trop les choses : lorsque je veux jouer simple, je me dis “c’est trop simple” malgré les nuances. Et lorsque je met en place de la technique, il y a tellement d’infos qui s’ajoutent. Du coup, ça ne “sonne” pas.
    Je n’ai pas encore trouvé le juste milieu.

    Pour le reste, je dirais qu’il s’agit plus d’un manque de connaissances selon les styles musicaux comme le Jazz, la Samba…

    Pour terminer, je voudrais savoir si tu serais d’accord que je t’envoies une vidéo de mon jeu afin d’avoir ton propre avis. Tu auras sûrement des remarques à faire que je n’ai pas encore réalisé. Et je te serais reconnaissant si tu as la possibilité de porter attention à ma demande.

    Voilà tout, bonne continuation !
    Amicalement.

    Jordan

  6. Xavier Rogé

    hello jordan et merci pour ton retour encourageant .

    Tu peux bien sur poster une vidéo et mettre un lien dans ces commentaires. Je tacherai de la visionner avec attention…

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