Sledge Hammer est un morceau de Peter Gabriel sorti sur l’album “So” en 1986.
Ce morceau a connu un succès assez phénoménal à l’époque, notamment grâce à la réalisation de son clip vidéo révolutionnaire par sa technique et sa créativité.
C’est un morceau assez facile à jouer à la batterie mais qui comporte néanmoins quelques subtilités assez intéressantes à travailler.
Les contretemps au charleston dans le refrain et les quelques breaks interprétés par le batteur (Manu katché) sur la version originale du morceau sont particulièrement intéressants à jouer et à analyser afin de développer la musique qui est en vous ! A la fois simple d’accès mais néanmoins profond à explorer, ce morceau vous tend les bras pour développer la pop star qui sommeille derrière vos baguettes.
Le couplet de Sledge Hammer
Le rythme principal est la rythmique de base de la batterie rencontrée dans tout morceau pop rock.
C’est un feeling shuffle au tempo medium (noire = 96).
Il comporte une subtilité assez notable pour que je vous en parle : le charleston qui joue des croches est accentué sur tous les temps.
Cela renforce fortement le groove du morceau qui devient du coup beaucoup plus dansant.
Pour que cet effet se fasse ressentir, les coups au charleston qui sont accentués devraient être radicalement différent de ceux qui ne sont pas accentués. Un peu comme si vous ne jouiez qu’un coups sur deux au charleston.
L’idéal étant de ne pas entendre le coup qui n’est pas accentué.
Pour paraphraser Duke Ellington :
“Je ne dois pas l’entendre quand tu joues, mais je dois l’entendre quand tu ne le joues PAS !”
Le refrain
C’est le refrain du morceau qui est particulièrement intéressant à travailler et à décortiquer.
Le batteur a ici choisi d’inverser l’accent joué au charleston sur les temps dans le couplet en le décalant cette fois-ci sur les contre-temps.
La caisse claire ne change pas par rapport au couplet et continue de jouer l’after beat.
La grosse caisse, quant à elle, joue tout simplement un coup supplémentaire sur la deuxième croche des deuxième et quatrième temps.
La petite subtilité qui fait toute la différence, c’est que la main droite se déplace du charleston au gros tom afin de gonfler le son de la caisse claire et ainsi lui donner plus d’impact.
Quelques variations pour étayer notre rythmique
Une fois ces deux patterns de base acquis, vous pouvez y incorporer quelques variations de charleston ou de grosse caisse afin d’étayer votre rythmique.
Ces variations sont utiles pour bien servir la musique en l’accompagnant plus justement.
Une modification de rythmique peut, par exemple, servir à subtilement faire monter l’énergie du morceau sans pour autant sortir la grosse artillerie à coup de triples croches et de plans techniques gargantuesques.
Et c’est exactement ce que Manu Katché a joué dans l’enregistrement original. Analysons donc tout cela .
Variations sur le couplet
Afin de mettre un peu plus en avant le feeling shuffle, il est possible de jouer assez facilement de petites variations sur le charleston en déplaçant tout simplement votre main gauche vers le charleston pour jouer une double croche supplémentaire juste après le coup de charleston non accentué (en ternaire n’oubliez pas).
Cela est possible un peu n’importe où dans la mesure, mais je vous ai sélectionné deux exemples employés assez souvent dans Sledge Hammer.
Le premier (celui de gauche) est assez facile à jouer car le temps suivant est composé d’un coup de grosse caisse et d’un coup de charlet (à droite).
Le deuxième (celui de droite) est un peu plus difficile car il vous faudra jouer un doublé couplé d’un déplacement avec votre main gauche afin de jouer la caisse claire sur l’after beat (pour ne pas casser le rythme).
Un autre exemple simplissime de variation possible pour le couplet de fin de morceau est de jouer la grosse caisse sur tous les temps.
En jouant la grosse caisse de cette façon, on renforce la ligne de basse et l’énergie du morceau.
A employer vers la fin uniquement afin ne pas bruler toutes vos cartouches tout de suite.
Variations sur le refrain
Vous pouvez aussi reprendre l’idée du renforcement du feeling shuffle dans le pattern du refrain en jouant deux coups de charleston aux mains (dg) juste après la caisse claire et le gros tom.
Afin d’encore plus grossir le son de l’after beat, la grosse caisse peut être jouée sur tous les temps.
On entend tout de suite que la puissance du son produit en jouant le refrain de cette façon est beaucoup plus importante et efficace que dans la partie précédente.
C’est pour cette raison quelle apparait un peu plus tard dans le morceau, toujours dans un souci de progression de l’énergie.
Pourquoi ne pas faire de variations de caisse claire ?
Dans ce type de morceau, déplacer les coups de caisse claire sur une autre partie de la mesure casserait beaucoup trop le groove et le côté dansant du morceau.
La rythmique de base qui parait simple et même un peu premier degré au premier abord est pourtant assez subtilement construite de façon à être tout à la fois efficace, mais aussi à garder un équilibre et une musicalité qui peut parfois être difficile à obtenir lorsqu’on joue ce type de musique.
Changer la caisse claire affecterait ce fragile équilibre, ce qui explique que celle-ci ne bouge quasiment pas durant les 99 % du morceau.
On peut néanmoins réaliser quelques breaks en employant la caisse claire afin de relancer la fin d’une section du morceau.
Un exemple de break sur Sledge Hammer
Parmi les nombreux breaks présents dans le morceau, j’ai retenu celui-ci car il est à la fois simple à jouer et en même temps assez original rythmiquement.
Premièrement, ce break commence sur la quatrième double croche du quatrième temps de l’avant dernière mesure du cycle.
Généralement les breaks se situent dans la dernière mesure d’un cycle.
Il est composé de deux cellules identiques (emploi de la répétition) jouées sur le premier et troisième temps de la dernière mesure (un coup de caisse claire suivi d’un coup de grosse caisse en ternaire).
A l’inverse des premier et troisième temps, les deuxième et quatrième temps sont joués en croches binaires.
Il est intéressant de remarquer que ces deux cellules sont en fait des rythmes en miroir.
La première commence par la grosse caisse accompagnée d’un charlet ouvert et suivie d’un coup de caisse claire.
La seconde commence par un coup de caisse claire suivi d’un coup de grosse caisse accompagnée du charlet ouvert.
Pour conclure
Je tiens à remercier Bruno Desiderio qui m’a suggéré la transcription de ce morceau.
D’apparence simple, la partie de batterie de Sledge Hammer est en fait un savant mélange de multiples techniques et astuces aussi bien rythmiques que sonores afin de renforcer l’efficacité de la musique.
Un dernier conseil concernant le placement rythmique de vos parties de batterie : prenez le temps d’assoir un rythme bien posé et relax et vous prendrez, j’en suis sûr, beaucoup de plaisir à jouer ce morceau.
bonjour XAVIER ,, j’aime beaucoup ce rythme …à écouté et surtout à te te voir joué .pour le moment je n’ai pas encore essayer de le jouer ; je te remercie pour cette vidéo ;; XAVIER est ce que tu pourrai me donner ton adresse mail ,, car je voudrai te demander quel que chose , je te remercie de ta réponse et je te souhaite une bonne soirée . Pascal .
Bonsoir Xavier
Bien…. ton choix , ta démo aussi , relativement simple le groove….. à première vue
mais à faire sonner là… peux t’ être pas si simple que ça …..à suivre
et merci pour tout c’est quand tu veux pour d’autres vidéo ….
bon week-end
GG.
Merci Xavier,
J’ai vraiment bien fait de te consulter pour travailler cette chanson. Je trouve que c’est une bonne idée de faire une leçon détaillée à partir d’un morceau fort connu (quel que soit le style). C’est instructif et on peut appliquer tes conseils très concretement (la vidéo aide bien). Pour l’avoir joué plusieurs fois en concert dans des bars, je peux te confirmer que cette chanson fait vraiment danser les gens, et quand on est (apprenti-)musicien, tout ce plaisir partagé, ça fait vraiment plaisir !
Encore merci, super !
Salut Pascal .
Tu peux m contacter directement via le formulaire de contact du blog.
Cela m’enverra directement un message par mail.
Cela se trouve dans la section Xavier Rogé en haut à droite…..
Merci Gilbert !
Effectivement, tout dépend jusqu’ou tu veux pousser le détail dans un rythme.
D’autres vidéos sont effectivement en chantier 🙂
Avec plaisir Bruno !
D’autres idées de morceaux connus ?
Oui, ce ne sont pas les idées qui manquent 🙂
Je reviens vers toi à ce sujet … A bientôt et encore merci.
Merci Xavier, très intéressante toute ton analyse de ce morceau… !
J’adore toutes ces nuances que tu détailles et qui donnent tout son “groove” à cette chanson…en plus c’est très accessible, on peut s’éclater tout de suite avec ….
Encore , encore
Arnaud
Salut Arnaud.
Effectivement , on peut jouer la musique avec plusieurs niveau de lectures, et s’est en se focalisant sur les détails que l’on peut faire une différence significative dans son évolution personnelle.
Il est certain que cela sonnera beaucoup mieux avec des nuances et ds variations.
En dehors de cela, il n’y a aucunes obligations. Si l’on souhaite jouer le morceau en le survolant, c’est tout à fait possible.
Le plus important reste le plaisir 🙂
Bonjour Xavier. C’est la première fois que j’écris un commentaire.J’ai fait ta connaissance depuis peu, et j’apprécie beaucoup ton enseignement. Je suis débutant en tant qu’amateur batteur, cependant je suis pas mal avancé en age !!!
Merci infiniment pour la qualité de tes explications. Je prends des cours avec un professeur, et je consulte souvent ce que tu apporte. Le dernier rythme en date, est super. Amicalement Paul
Super Paul, content de faire ta connaissance!
N’hésites pas à me faire des retours via les commentaires régulièrement.
Cela m’aide beaucoup à savoir ce dont vous avez besoin, et ce qui vous plait !
Bonjour,
“Une modification de rythmique peut, par exemple, servir à subtilement faire monter l’énergie du morceau sans pour autant sortir la grosse artillerie à coup de triples croches et de plans techniques gargantuesques.”
Oui comme Manu Katché l’a dit dans une interview, il aime bien jouer aussi avec la note, le chant des peaux et des métaux…
“D’autres idées de morceaux connus ?”
Pour anecdote , j’ai appris assez récement que pour RED RAIN (ouverture de l’album) c’était Le Stew’ ( Copeland) qui faisait l’ intro du morceaux au charley.
Pourriez vous, svp, nous en dire un peu plus sur cette ouverture ?
Salut Xavier,
En effet pas trop difficile quand c’est bien montré et expliqué
À vue comme ça. Il me reste à l’essayer. Ce clip est super bon.
Merci de nous l’avoir décortiqué.
Mario
Avec plaisir Marion !
J’ai noté ta demande , je vais y réfléchir 🙂
Merci !
Bonjour et merçi Xavier tes morceaux sont très enrichissant , il me reste a travailler !!
A bientôt!!!
Claude
Cool Claude . Bon travail dans ce cas !