Il y a bien des situations où l’on souhaiterait disposer de son instrument pour pouvoir travailler librement.
Seulement, lorsqu’on se trouve dans le bus, dans la voiture, dans une salle d’attente ou dans tout autre endroit qui ne peut malheureusement pas accueillir une batterie, il existe d’autres moyens pour pouvoir travailler son instrument. Voici quelques idées et astuces que j’emploie très régulièrement pour travailler ma batterie sans batterie. 6 trucs pour travailler sa batterie partout, tout le temps, quand vous le voulez !
Préambule pour se motiver à travailler sans batterie
Je vous entends déjà me dire : oui mais, sans batterie, ce n‘est pas pareil… ! Stop !
C’est une excuse pour nous inciter à procrastiner encore un peu plus. Et c’est pour cette raison que je voulais partager mes trucs pour travailler sa batterie, même si vous n’avez pas de batterie sous la main.
Il faut savoir que lorsqu’on imagine faire quelque chose avec intensité, nous leurrons notre cerveau et lui enseignons quand même une bonne partie de ce que nous imaginons faire. Et cela même si cela concerne une pratique physique !
Le tout est d’avoir la motivation de le faire et l’envie de pratiquer…
Le chant rythmique
Fredonner de la musique est certainement l’un des meilleurs moyens pour pouvoir travailler son instrument.
Souvent négligée par les batteurs, la capacité à reproduire avec précision la carrure d’un morceau est pour moi une notion fondamentale dans l’apprentissage de la batterie (et de la musique en général).
Par carrure, j’entends : un maximum d’éléments du morceau.
Le must étant bien sûr de pouvoir chanter par coeur un morceau sur lequel vous allez pratiquer.
Vous verrez que votre jeu de batterie s’en trouvera grandement amélioré.
Même si vous ne chantez pas la partie de batterie, vous pouvez fredonner une ligne de basse, une mélodie ou des accents dans la section rythmique.
On sous-estime grandement l’importance de pouvoir chanter une mélodie.
Comment voulez-vous jouer avec justesse sur votre instrument si vous n’avez pas conscience de la mélodie et de tout ce qui compose le morceau que vous accompagnez.
Le clapping
Taper une rythmique dans ses mains ou simplement la taper légèrement avec ses doigts sur le bord des genoux est un excellent moyen de développer votre jeu de batterie.
On peut par exemple clapper une clave sur de la musique, clapper un rythme difficile à suivre, une mélodie…
Ou tout simplement jouer un rythme avec vos mains et vos pieds (pour imiter la grosse caisse) comme si vous aviez une batterie.
Pour faire du clapping, on peut placer ses avant-bras l’un contre l’autre sans jamais les décoller de façon à bouger uniquement les mains et à faire travailler les muscles qui nous intéressent pour jouer de la batterie.
L’écoute active
Il y a plusieurs façons d’écouter la musique.
Comme un simple bruit de fond, ou en se concentrant intensément sur la musique.
Si vous vous trouvez dans un endroit où l’on ne peut pas faire de bruit, il peut-être très efficace d’ écouter de la musique avec un baladeur sur vos oreilles afin d’imaginer (et oui tout simplement) ce que vous souhaiteriez jouer par-dessus.
Se poser de bonnes questions pour comprendre la musique est également très intéressant.
Avec un simple baladeur MP3, vous pouvez donc vous concentrer sur tout un tas de choses réellement très intéressante pour améliorer votre jeu de batterie :
- un nouveau répertoire que vous êtes en train d’apprendre
- un batteur que vous aimez particulièrement en essayant d’analyser ce que celui-ci joue,
- comment sont construits les breaks ?
- pourquoi joue-t-il de la cymbale à tel endroit et pas du charleston ?
- pourquoi joue-t-il sur les toms à cet autre moment et pas sur la caisse claire ?
- pourquoi à certains moments joue-t-il beaucoup et à d’autres joue-t-il moins ?
- etc..
Plein de questions qui peuvent être extrêmement intéressantes si vous vous les posez en ayant une écoute active de la musique.
Le travail au pad
Avec un simple Practice Pad (il en existe des tout petits que l’on peut poser sur un genou avec du velcro), vous pouvez travailler quasiment tout ce que vous souhaitez jouer plus tard sur votre instrument.
En jouant sur le Practice Pad un nouveau doigté, un break, de l’improvisation avec accents, de la technique pure pour développer le contrôle de vos baguettes, les rebonds, les nuances,… bref tout ce qui vous passe par la tête.
Vous pouvez même travailler les déplacements sur votre batterie, par exemple en jouant ce que vous jouer sur le gros TOM en déplaçant vos mains sur la droite pad, en jouant ce que vous auriez joué sur le petit tom en déplaçant vos mains sur le haut du Pad.
Ce que que vous auriez joué sur le charleston sur la gauche du pad etc. etc.
Le konokol
Cette technique de chant rythmique indien est extrêmement efficace concernant l’apprentissage du rythme.
Non seulement, elle vous permet d’appréhender des idées complètement novatrices mais elle vous permet également de travailler mentalement des phrases ou des rythmes grâce a la combinaison de syllabes et de clapping.
Vous pourrez alors mettre en pratique ces nouvelles phrases sur votre instrument en les transformant grâce à des doigtés adaptés.
On peut travailler le binaire, le ternaire, les rythmes décalés avec accents, travailler l’espace vide en ressentant les trous dans la musique, l’improvisation,… bref tout ce qui vous passe par la tête grâce à cette technique du chant indien fort peu connue en occident.
Le travail sur coussin mou
Voici une excellente manière de développer votre technique.
Lorsque l’on joue sur une batterie, on recherche naturellement à faciliter le rebond de la baguette, la peau d’une batterie étant une surface idéale pour le rebond.
Si vous avez déjà joué sur une batterie électronique, vous avez certainement remarqué qu’il est plus facile de jouer des rebonds ou des doublés sur la surface synthétique d’une batterie électronique. C’est même presque trop facile !
A l’inverse, si vous jouez sur un coussin, jouer un rebond est quasiment impossible (quoique je vous montrerai un jour comment jouer des doubles coups sur coussin). La baguette s’enfonce dans le coussin et tout l’impact de la baguette est absorbée par la mousse du coussin.
Pourquoi donc ne pas profiter de cette difficulté à faire rebondir la baguette pour la mettre à profit et travailler votre technique ? Voici encore un super trucs pour travailler sa batterie.
Un peu à l’image de Coluche et de ses gants de boxe pour jouer du violon, jouer sur un coussin avec des baguettes de batterie vous permettra de développer votre puissance et l’ampleur de vos mouvements, et pourquoi pas même les doubles coups si vous souhaitez réellement maitriser la technique de doigts de vos baguettes.
Bonjour Xavier,
C’est un 5 sur 6 pour moi. Je ne fais pas le konokol, inconnu pour moi.
Le coussin mou, je le fais surtout pour les technique ou le rebond peut cacher une mauvaise pratique.
Le pad : tous les jours pour l’échauffement (coup simple, double paradiddle,..)
Le chant, quand j’apprends des partitions.
L’écoute active quand je veux faire un cover ou apprendre un fill, etc..
Le clapping : plutot des frappe sur les cuisses ou le bureau avec les bout des doigts ainsi que les talons (cela me sert à réviser les mouvements sans avoir réellement le batterie).
Bon article.
Merci.
Régis
Bonjour Xavier . Bravo pour cette approche innovante qui va à l’essentiel. Ton diagramme c’est comme l’arbre de vie. Les ramification sont toues interdépendantes et se nourrissent du cœur de l’arbre. J’y ajouterai un branche traitant du mental (savoir faire le vide), de la concentration et de la gestion du stress car c’est l’esprit qui conditionne aussi l’équilibre corporel. Amitiés Eric.
J’en parle dans beaucoup de mes cours 🙂 Merci de m’avoir confirmé que ce sujet dois rester au centre de l’attention ….
Et bien voila qui explique une certaine facilité que tu peux ressentir en apprenant cet instrument.
Je pousse ces techniques très très loin dans les formations que je donne, au point ou le travail sur l’instrument devient même secondaire, ce qui permet d’avancer partout et en toute circonstances.
Ne reste plus que le plaisir du jeu sur la batterie 🙂
Yep plaisir effectivement!
Salut Xavier,
Pour moi aussi le konokol je découvre.
Super ton diagramme synthétique pour ne rien oublier, je vais en tirer un A3 pour l’avoir tout le temps sous le nez.
Concernant la batterie sans batterie, je pratique :
– Le pad pour l’échauffement avant une répétition, un concert, maîtriser la technique, les doigtés, la vitesse, …accompagné de l’indispensable métronome pour la précision et la maîtrise en augmentant graduellement la vitesse d’exécution. Je m’astreint aussi à m’entraîner au pad tout en pratiquant le frisé, le roulé ou le moulin avec les pieds, pour entretenir l’indépendance des 4 membres, et pour l’échauffement – c’est radical !
– l’écoute active d’un nouveau morceau à apprendre en se passant et repassant la bande son ou la video YOUTUBE pour digérer la bonne façon de le jouer et les moments clés
– le clapping partout où je peux surtout quand je suis en phase d’apprentissage d’un nouveau rythme ou d’une nouvelle technique que j’ai pu mémorisé
Par contre le chant rythmique n’est malheureusement pas encore un réflexe pour moi, mais effectivement j’ai pu me rendre compte certaines fois que ça permettait largement d’augmenter sa concentration et la précision du jeu au cours de l’exécution d’un morceau en répétition et même en concert. On ressent beaucoup plus le plaisir de jouer ce morceau en fredonnant la mélodie. Il faut que je m’astreigne à le faire beaucoup plus souvent. Dans un autre registre, je me souviens d’un concert de Keith Jarrett qui fredonnait tout ce qu’il était en train de jouer au piano, jusqu’à l’entendre distinctement, un moyen pour lui d’être totalement dans le morceau je suppose… Avec la batterie, on ne risque pas de nous entendre fredonner …
J’ai hâte de voir ton nouveau projet pédagogique sur la créativité.
Merci à toi.
DENIS
Super Denis , je cois que tu es à fond !
J’ai basé toute une méthode de formation sur le konokol.. si tu veux en savoir un peu plus, tu peux lire cet article
http://batteurpro.com/comment-travailler-son-sens-du-rythme/
Merci Xavier !
Je m’y attelle.
A+
DENIS
Bonjour Professeur X,
y’a aussi pour l’indépendance : TOUT ce qui se trouve à bout de bras, mains, doigts,pieds, orteils , avec ou sans baguette…ou pour le travail de pattern/rudiment…
ça en fait qque chose de plus chantant que sur un pad , au début. (parce que après une fois les nuances bien maîtrisées , sur un pad , ça en devient musicale, et presque un instrument à part entière… ;o) )
ou comme les balais sur un bon vieux papier journal lequel à côté votre hipod dernier cris dernier modèle vous paraîtra muet voir superflu et inintéressant … ^¿^
Muzikal(m)ement
Dersü
merci pour votre enseignement
je joue un peu déjà mais j’avais pas la connaissance des doigté donc c’est comme ci je reprenais a zero
Avec plaisir !